Il m'avoua qu'il avait travaillé, pour pouvoir être doué comme il est. C'est sur ce n'est plus un secret pour personne pour réussir dans cette branche il fallait bosser. Moi même je le savais, tout le monde pense que c'est en quelque sorte un don, ma voix mais pas du tout, je dois travailler dur pour en arriver là où j'en étais aujourd'hui, c'est d'ailleurs pour cela que j'avais peur de reprendre alors que je ne l'avais pas du tout préparé ! Ce n'était pas tellement le fait de reprendre le chant alors qu'elle n'était pas là. Après tout elle ne reviendra pas, et je n'allais pas m'arrêter de vivre pour cela, même si ça fait mal en le pensant ! « C'est chose faite, tu m'as vraiment épatée, toi qui dis que tu ne sais pas chanter. Au moins tu t'es prouvé le contraire. Je te félicite. » Il pouvait être fier de son travail, je ne sais pas comment il avait travaillé, mais il pouvait être fier. Il avait prit à son tour son dessert, bah il n'y avait pas que moi qui me laissait tenter par la gourmandise ... « Enorme rien que ça ! Tu donnes l'impression de quelqu'un qui n'a pas manger depuis des semaines. Serais-ce vrai, tu m'aurais menti ?! » Je souriais, bien que je savais qu'il s'était nourrit comme il le pouvait, il ne se laisserait pas mourir de faim, ça non il était bien trop gourmand pour cela et en dernier recours il y avait tous nos mamans, la mienne comme la sienne. Le serveur revenait assez vite bizarrement, m'annonçant qu'il n'y avait plus de moelleux ! Forcément, pour une fois que je pouvais me faire plaisir. « Oh ! Bah tant pis. Rien d'autre ne me tente, je me priverais de dessert ! Merci. » il était désolé mais en même temps lui en tant que serveur il y pouvait pas grand chose. Je souriais en étant polie. J'écoutais par la suite Noa me parler du fait que j'avais tardé à reprendre le chant ! « C'est juste que je me rends compte que finalement c'est ça qui aurait pu me faire tenir, j'aime tellement cela, que maintenant je me demande pourquoi j'ai stoppé du jour en lendemain mais bon ça va me passer, comme à chaque fois. » Oui je m'en voulais pour pleins de chose et finalement ça me passais comme tout. Puis il enchaîna sur ces études par correspondance. « Tu as intérêt à t'y remettre on devient pas médecin comme ça par miracle !! » Je souriais, évidement c'était de la plaisanterie. Quant au sujet de sa petite amie, je zappais je trouvais pas l'intérêt d'en reparler.

Je riais, décidément il était pas bien doué niveau cuisine. « Mais j'y pense Beverly ne cuisinait pas ?! » Bah oui, y'a pas bien si longtemps qu'ils ont rompu, je pensais qu'elle aurait pu lui cuisiner quelque chose. J’espérais qu'elle n'avait pas que des défauts ... « En attendant, faut que tu apprennes à te débrouiller ou alors que tu trouves la bonne copine qui te cuisine des plats de temps en temps ! » Le serveur arrivait avec la coupe de mousse au chocolat pour Noa. Quant à moi il me proposa un café que je refusais poliment. Finalement ce n'était pas plus mal qu'il n'y est plus de moelleux, je dois faire un peu attention. J'ai mangé trop à la va vite ces deux dernières semaines c'est pas l'idéal. Je venais de finir mon verre de vin, puis je me servais un verre d'eau, trop d'alcool tue l'alcool et j'en avais pas besoin. Je regardais Noa quand il fit allusion à ma culpabilité. C'est vrai que cette coupure n'était pas volontaire, c'était plutôt mon état d'esprit après l'accident qui a fait que c'était difficile. En même temps qui se réjouirait d'un accident mortel, surtout quand c'est sa meilleure amie. Y'a pas très longtemps que je pouvais en parler librement, c'est vrai que Noa a toujours été là, lors de ma sortie d'hopital c'est lui qui est venu me chercher, mon père étant trop mal pour reconduire et ma mère ayant peur de la voiture ce n'était pas elle et surtout pas après les évènements récents qui allait me récupérer. Je lui en étais vraiment reconnaissant, mais je savais que je lui avait dit tellement de fois que maintenant il le savait. John n'était pas là lorsque tout cela c'est produit, je ne pouvais guère lui en vouloir de ne pas m'avoir épauler dans ce genre de moment. Mais en quelque sorte ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur certaines choses, comme par exemple mes sentiments cachés pour Noa. D'ailleurs depuis ça n'a pas bien avancé mais bon, ce n'est pas ce que je voulais, de peur de gâcher une belle amitié si jamais ce n'étais pas réciproque. « Et tu sais que je t'en suis infiniment reconnaissante d'avoir été là quand ça a été le plus mal. En faite je sais pas ce qui fait le plus mal, de se dire qu'elle n'est plus là, ou de se sentir coupable. En faite elle ne voulait pas rentrer, elle préférait rester dormir là bas, mais je sentais mal quelques invités ... Et ... » Bah finalement c'était peut-être un peu trop tôt pour vraiment en parler. « ... Enfin bon, je vais pas pouvoir revenir en arrière. » Je m'appuyais contre le dossier de ma chaise, le regard dans le vide. Fallait que je me reprenne. Puis je souriais lorsqu'il changea de sujet et qu'il m'appelait maman. « C'est bien. Bah après tout c'est toi qui voit ce que tu veux faire de ta vie. Moi je dis ça mais je dis rien. »

Je n'osais trop rien dire après tout c'était pas tellement mon rôle de la critiquer, même si je ne l'aimais pas. Mais oui, fille à papa c'était vraiment l'impression qu'elle donnait. J'haussais les épaules ! « Tu trouveras mieux va ! Ce n'est que partie remise. Et puis bon on est pas toutes parfaites, alors t'en trouvera certainement une qui sait cuisiner mais qui aura un autre défaut. Dans tous les cas y'aura un petit truc qui fait qu'il y aura à redire sur la personne. » C'est vrai on a beau croire que tout est beau tout est rose lorsqu'on rencontre quelqu'un, mais après on trouve toujours quelques choses qui nous fait dire que c'est pas la bonne personne. Je me suis déjà fait avoir. Cela arrive même lorsqu'il y a un coup de foudre, mais on apprend à vivre avec les défauts des autres et parfois ce n'est pas non plus la mer à boire. Je riais ensuite à ça façon de penser. « Je vois le genre. Tu m'inviteras tout de même. Et tu sais que ça fait un malheur auprès des filles lorsque le mec sait cuisiner ?! Et je parle en connaissance de cause. Tu gagneras le jackpot !! J'espère au moins qu'après cela tu te souviendras que c'est grâce à moi ! » En même temps, je n'avais pas tué la mer morte, je n'invente rien, je pense qu'apprendre à cuisiner ce n'était pas le plus difficile, mais bon c'était encore de la taquinerie. Cette histoire me minait tout de même le moral pour la soirée ce n'était pas volontaire, c'était mon état d'esprit depuis quelques jours, j'avais beau faire bonne figure parfois ce n'était pas facile. Mais je vivais avec, mon père me répétait souvent qu'il ne fallait pas que je me culpabilise, que ce n'était pas de ma faute mais plutôt de la sienne. En faite c'était la faute de personne à part ce chauffeur de camion qui c'était endormi et qu'il n'avait pas vu notre voiture. Si on y réfléchit bien, ce soir là ils aurait pu perdre gros, car je n'étais pas loin non plus d'y passer, par un miracle je m'en étais sortie avec quelques égratignures mais niveau moral j'étais plus affectée que ce que je voulais bien le faire croire. Je crois que seul Noa en avait conscience de mon état d'esprit profond. C'était le seul qui était réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone de sa meilleure amie qui venait de faire un cauchemar à cause de tout cela. C'est vrai que depuis deux ans j'avais repris du poil de la bête que ça allait. Mais j'avais encore des moments à vide, comme c'est derniers jours mais là je n'avais rien dit à personne. « On va pas en parler tout court, ça sert à rien. » J'étais décidée à ne pas en parler. J'en avais pas envie. Il mangeait sa mousse au chocolat, et moi je finissais mon verre d'eau. Je venais de sentir le vibreur de mon téléphone, dans mon sac, je me baissai pour aller voir. C'était ma cousine, pour son mariage. Elle m'annonça qu'il fallait qu'on se voit avant la cérémonie, mais ça allait être short mais je lui répondis tout de même.

Un jour j'arrêterais de penser qu'il pourrait être un jour me mon petit ami. Est-ce vraiment bien de tomber amoureux ?! Parce que si c'est pour être là avec la personne que tu aimes l'écouter parler de ses futures conquêtes et de lui donner des conseils sans que ça s'applique pour moi, alors là je comprends plus et surtout je ne veux pas le vivre une deuxième fois, car le moral n'y est pas du tout, déjà qu'il n'est pas au beau fixe. J'étais une nouvelle fois partie dans mes pensées après sa réponse, dans un sens ça me réconfortais de savoir qu'il m'invitera toujours lorsqu'il sera en ménage, je me tuais tellement à trouver des défauts à ses conquêtes que je me jugerai de ne plus le faire, heureusement qu'il ne le sait pas il me tuerai. J'ai déjà assez de sarcasme venant de John, deux je ne le supporterai pas. « Bon, tant mieux je suis soulagée. » Dis je en souriant, si il savait. Il venait de terminer sa mousse au chocolat. Et il continua sur le sujet qu'il ne fallait pas, je m'adossai à la chaise, l'écoutant. « Très compréhensif, mais le problème c'est de pouvoir le faire, c'est plus facile a dire qu'à faire. Avec le temps peut-être, plusieurs fois mes parents m'ont dit de m'éloigner d'ici le temps que ça aille mieux, j'y ai pensé mais y'a les cours, et puis bon je suis pas sur qu'en étant toute seule, ça soit très efficace. Mais qui sait je pourrais peut-être rencontrer l'homme de ma vie ailleurs que sur Tortola. » Et enfin pouvoir m'éloigner de lui, et de ne plus souffrir. Je voulais pas le reconnaître mais c'était une évidence ici ce n'était pas l'idée de se remettre de quelque chose surtout quand tout s'accumule. Je venais de regarder machinalement l'heure sur ma montre et la réalité me fit face demain j'avais encore un dernier examen. « Le plus sage serait que je rentre demain j'ai mon dernier examen du semestre. Mais de toute façon on se voit demain pour ta première leçon de cuisine. » Je voulais vraiment voir comment ça allait donner. Il appela le serveur et lui demanda l'addition, nous attendions un peu avant qu'il ne nous l'apporte. Une fois que tout fut réglé, nous nous levions et sortions du restaurant, j'avais finalement bien fait de prendre un gilet en pensant à après le restaurant, je l'enfilai et nous partitions en direction de nos appartements qui n'étaient pas bien loin d'ici.

HJ : Si tu veux.